On a souvent tendance à croire qu’être parent est une tâche facile, surtout si on est jeune. De plus, on semble croire, à tort, qu’un parent doit être parfait aux yeux des enfants. Autrement dit, une mère et/ou un père qui n’a jamais commis d’erreurs, que ce soit aujourd’hui ou durant leur jeunesse. C’est un parent qui ne connaît ni peur ni doute et qui est toujours sûr de lui. Bref, un parent parfait.
On sait très bien à quel point ce concept, qui reste imaginaire et irréel, est faux. Il s’agit de montrer aux enfants le « bon exemple » à suivre pour leur vie d’adulte, histoire d’en faire des citoyens « parfaits ». Or, à force de vouloir être parfait, on risque de mettre nos enfants sous une pression énorme, créant en eux des sentiments confus, voire même une autoflagellation exagérée qu’ils subiront à chaque erreur qu’ils auront commise.
Le fardeau d’une perfection fictive
Le parent idéal, comme nous l’avons dit, est un concept imaginaire. Il faut savoir qu’un enfant a besoin de voir ses parents se tromper, se trouver bloqués ou sans réponse par rapport à telle ou telle chose. C’est ainsi qu’il deviendra un adulte équilibré, assumant ses éventuelles erreurs pour les corriger.
Enseigner à son enfant le respect de soi et d’autrui, la valeur du travail, l’importance du vivre-ensemble, est une excellente chose. Seulement, il ne faut pas transformer cette éducation en un fardeau de la perfection. L’enfant, comme l’adulte, se nourrit de l’expérience pour mûrir. Un parent idéal est une personne stéréotypée qui n’évolue point et qui ne saurait inspirer l’enfant. Un enfant élevé par une telle mère ou un tel père a de grandes chances de devenir la même chose, imposant le même supplice à sa descendance.
De ce fait, montrer à l’enfant que l’on reste un être humain comme les autres ne peut être que bénéfique. Cela permet à l’enfant d’apprendre tant de choses. Prenons un exemple concret : si la mère ou le père commet une erreur à l’égard de quelqu’un ou de l’enfant lui-même, et qu’ensuite, elle ou il présente ses sincères excuses, cela va enseigner au bambin l’humilité, la bonté et le sens de la responsabilité, lui montrant que la demande du pardon n’est pas un acte de faiblesse, mais de force.
Il en va de même pour l’éducation. Exiger un parcours sans fautes et brillant est contre-productif. En grandissant, l’enfant aura peur de se tromper. Il finira par considérer les échecs comme une peine capitale et par être bloqué face aux obstacles. Par conséquent, il ne fera que rejeter ses défauts, voulant à tout prix mettre en lumière ses qualités. Cela s’appelle, en fait, le « m’as-tu vu ». Conséquence : en grandissant, l’enfant finira par rejeter ce qui fait de lui un être unique, sombrant ainsi dans les stéréotypes et le conformisme.
La disparition du sentiment de sécurité
Les experts indiquent qu’à force de vouloir véhiculer une image parfaite du parent idéal, les enfants risquent de développer un sentiment d’insécurité vis-à-vis de la mère ou du père. Et pour cause : ils n’ont pas pu accéder à ce parent idéal et aux allures d’une personne invulnérable. Cela crée aussi des doutes chez l’enfant. Ce cas est remarquable lorsque les parents se disputent souvent alors qu’ils disent à leurs bambins que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Pour résumer, le parent idéal n’est pas le parent parfait, bien au contraire. Une bonne mère ou un bon père est celui qui commet des erreurs et qui les corrige. C’est ainsi qu’elle/il deviendra une source d’inspiration pour son enfant. Un bon parent incite son fils ou sa fille à s’accepter tel qu’il est ou telle qu’elle est, avec ses qualités et ses défauts. Ces parents incitent également leurs enfants à dépasser leurs limites tout en les encourageant à le faire.
Enfin, il est important de réaliser qu’il n’y a pas de parent parfait, il y a simplement un parent qui fait de son mieux.
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