L’Alzheimer est sans doute l’une des maladies du siècle. Dans le monde, on compte plus de 35,6 millions de personnes touchées. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle représente 60 à 70 % de tous les cas de démence dans le monde. En France, qui est déjà à plus de 3 millions de personnes atteintes par l’Alzheimer, la situation n’est guère meilleure.
Les progrès scientifiques enregistrés dans ce domaine sont freinés par le fait qu’une grande partie des patients ne font pas le diagnostic à temps, ce qui complique le traitement de la maladie. Pourtant, des éléments mis en valeur par une nouvelle étude scientifique laissent entrevoir une belle lueur d’espoir.
Des protéines toxiques à l’origine de l’Alzheimer
Des recherches ont été menées par les scientifiques de l’université de Curtin en Australie. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Plos Biology. Dans cette optique, les scientifiques ont étudié une version de la maladie d’Alzheimer chez les souris. C’est ainsi qu’ils ont découvert que des particules de graisse peuvent être à l’origine de la maladie. Selon la même source, ces dernières transportent des protéines toxiques.
Plus exactement, les scientifiques ont mis en évidence une certaine fuite de sang dans ce que le professeur John Mamo, directeur du Curtin Health Innovation Research Institute (CHIRI), appelle la « voie sang-cerveau ».
Vers une nouvelle thérapie prometteuse ?
Selon Mamo, les scientifiques savaient déjà que la maladie d’Alzheimer était principalement due à l’accumulation des dépôts de protéines toxiques dans le cerveau, appelées les bêta-amyloïdes. « Toutefois, on ignore encore d’où vient l’amyloïde », a-t-il concédé.
Ces substances, poursuit-il, s’accumulent dans le cerveau des personnes atteintes par la maladie. Leur infiltration semble être assurée par des particules porteuses de graisses dans le sang, à savoir les lipoprotéines.
Pour les scientifiques, il s’agit d’une avancée qui va ouvrir la voie vers une nouvelle thérapie prometteuse de la maladie. En effet, à travers cette « voie sang-cerveau », les médecins seront capables de gérer les niveaux de lipoprotéines-amyloïdes dans le sang. Ainsi, ils pourront empêcher la fuite de ces substances dans le cerveau. Cela constitue, selon le Professeur Mamo, une nouvelle piste pour la prévention de la maladie d’Alzheimer, ce qui devrait permettre de ralentir le processus de la perte de mémoire.
De nouvelles pistes de prévention
Comme prévu par l’équipe de la recherche, l’étude a révélé que les modèles de souris produisant des lipoprotéines-amyloïdes dans le foie souffraient d’une inflammation du cerveau. « Elles souffraient aussi d’une accélération de la mort des cellules cérébrales et d’une perte de mémoire », a expliqué le directeur du CHIRI.
Bien entendu, aussi prometteuse soit-elle, l’étude de l’université de Curtin ne suffirait pas à elle seule pour confirmer ces constatations. Le Professeur admet qu’il en faudra d’autres. Toutefois, comme nous l’avons déjà souligné, de nouvelles pistes de prévention ont été mises en lumière. « Les dépôts de protéines toxiques dans le sang pourraient être potentiellement traités par l’adoption d’un bon régime alimentaire. Certains médicaments pourraient, d’un autre côté, directement cibler la lipoprotéine amyloïde, ce qui va tangiblement réduire les risques ou ralentir le développement de la maladie d’Alzheimer », a encore précisé le Professeur Mamo.
Une lueur d’espoir pour les patients
Il est clair que l’étude de l’université de Curtin laisse entrevoir une belle lueur d’espoir pour les patients. D’ailleurs, c’est ce qu’a indiqué Warren Harding, président de l’Alzheimer’s WA. « Les résultats [de l’étude] pourraient avoir un impact mondial important pour les millions de personnes qui vivent avec la maladie. De ce fait, il est essentiel que des universités comme celle de Curtin travaillent avec l’industrie pharmaceutique en vue de s’attaquer à cette maladie dévastatrice », a-t-il déclaré.
Si aucune percée scientifique n’est opérée dans les prochaines années, le nombre de patients atteints de la maladie d’Alzheimer risque d’augmenter davantage. Pour information, l’équipe de l’université de Curtin est en train de mener un essai clinique baptisé Probucol in Alzheimer’s clinical trial. Cet essai est basé sur des découvertes antérieures qui ont montré qu’un agent cardiovasculaire est capable de réduire la production de lipoprotéine-amyloïde. Une telle prouesse a permis de booster les performances cognitives des souris.
L’espoir s’embrase…
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